Florence Bancaud Libri

Lauréate du Prix Nobel de littérature en 2004, Elfriede Jelinek reste une des figures les plus insaisissables de la littérature autrichienne contemporaine : tantôt mythifiée, tantôt diabolisée, cette écrivaine subversive et provocatrice dérange, agresse et remet en cause le mensonge de la belle apparence et des certitudes toutes faites. C'est en démasquant les systèmes et en déconstruisant les mythes que ce " trouble-fête " du consensus et cette " salisseuse de nid " autrichien fait de la littérature un acte de résistance contre toute forme d'aliénation et manipule la langue comme " une blessure qui ne guérit jamais ".

Franz Kafka (1883-1924) n'a vécu que 41 ans, mais il a écrit 3400 pages de littérature, dont il ne jugeait publiables que 350 pages. Son exécuteur testamentaire, Max Brod, à qui il avait donné ordre de tout brûler, désobéit heureusement et publia tout l'œuvre à partir de 1925. Si l'écrivain pragois est devenu un auteur mythique, il ne faut pas pour autant le réduire à l'adjectif " kafkaïen ". Le propos de cet ouvrage est précisément d'opposer aux innombrables interprétations (théologique, historique, philosophique, psychanalytique...) que l'œuvre a connues l'image d'un homme et d'une œuvre continuellement en mouvement et d'une fascinante ambiguïté.